Pour la première fois depuis la transition entre les première et deuxième saisons, la série ne fait pas de saut dans le temps et reprend pratiquement là où elle s'était arrêtée : à peine quelque jours après la mort de Al.

Il n'y a donc pas de nouvelle atmosphère, rien de surprenant contrairement aux deux dernières saisons qui avaient clairement fait un écart de qualité en termes techniques et narratifs. Là on reste dans la continuité du dernier final, ce qui est aussi le but. Cela veut également dire que la série s'est stabilisée à plusieurs niveaux et c'est une bonne chose, en tout cas pour le moment. J'espère juste que l'on aura droit à quelques coups d'éclat, quelques épisodes coup de poing comme c'est le cas depuis deux ans.

Si le départ d'Erin avait provoqué une mise en avant de Jay dans le premier épisode de la cinquième saison, c'est ici Adam qui porte un peu le tout sur ses épaules, Hank étant légèrement effacé. C'est donc la confrontation entre Ruzek et Dawson qui mène l'épisode et je dois dire que c'est franchement tendu. Ça va même assez loin, c'était encore plus perturbant que l'enterrement. Mais bien que ce soit assez violent, les scénaristes ont été assez gentils : ils auraient pu créer beaucoup plus de conflits (je suppose que Kim est aussi contre les méthodes d'Antonio, et Hailey aurait pu être encore plus énervée contre Adam). L'équipe est certes fragilisée mais le fait que tout le monde (sauf Adam) arrive à garder son professionnalisme ne fait pas basculer la balance. En même temps, l'inverse aurait montré un manque de sérieux dans l'unité et c'est contraire à l'identité de la série.

Concernant Hank, toute la partie en rapport avec Al est très bien traitée, mais je trouve en revanche que le coup de la vidéo de surveillance est un peu facile ou du moins un peu rapide. Son intervention dans l'affaire est également un peu grosse.

Quelques bons éléments cependant : la scène avec l'enfant, Adam et Kevin (Adam qui fait un peu peur parfois, et Kevin qui pense la même chose) et la scène entre Antonio et Hank (Voight dit exactement les choses comme elles sont, et cela permet de justifier la présence d'Antonio dans l'équipe en plus de clarifier la façon dont Hank conçoit son unité et sa lucidité par rapport à à peu près tout). Enfin, les toutes dernières minutes sont évidemment émouvantes même si j'attendais un tout petit plus de temps d'écran.

C'est donc une ouverture de saison nerveuse, tendue et avec des pointes d'émotion mais toujours sobre et simple, à l'image de la série qui semble dorénavant réellement solide, avec une maîtrise générale qui donne confiance. Ce n'est pas parfait, mais ces gens semblent savoir ce qu'ils font et où ils vont.