DOCTOR: In my time I have been threatened by experts. I don't rate you very highly at all.

J’ai ri à nouveau en relisant cette ligne pour mon avis. Je suis désolé, un épisode aux dialogues aussi bien écrits pour son Docteur ne peut être complètement à jeter.

Bien sûr, plein d’autres trucs sont totalement honteux. Cf :

NOMA: Why don't you kill her?
MESTOR: I find her pleasing.

Ah oui…

Le scénario est bien sûr complètement éclaté. Il y a, à nouveau, une bonne idée : les planètes à déplacer ne sont pas vraiment mis en orbite autour de Jaconda, elles seront superposées dans l’espace et décalées dans le temps d’une seconde. Une bonne idée, c’est déjà ça mine de rien.

Le reste est pété : de la confrontation avec le roi Gastropode, à l’émotion très ratée entre Six et Azmael.

Le visuel est toujours aussi nul, avec la gestuelle du Gastropode particulièrement horriblement exécutée (il remue ses courtes mains constamment). Les personnages sont pourris aussi, aucun ne transpire la sympathie. Azmael c’est nul, l’enquêteur qui reste sur place c’est cliché et mauvais, et les jumeaux n’ont jamais le droit d’exister pour autre chose que leurs capacités. Aucun “dilemme” n’est en jeu comme l’indiquerait le titre. Le méchant est finalement super passif et éclaté, indigne de menacer une entière planète de disparaître.

Pourquoi ce sérial n’est pas si catastrophique et ne tombe pas aussi bas que beaucoup d’épisodes ? En deux mots : Colin Baker. Ce Docteur assure. Il est confiant, frais, intelligent, nouveau et somme toute vachement réussi une fois sa crise post-régénération passée. Il y a des lignes tellement élégantes que Five ne prononçait jamais de par son caractère, qui font juste du bien :

DOCTOR: I'm secretive by nature. Besides, if you were to learn everything too quickly, you'd have no reason to keep me alive.

DOCTOR: Of course I'm all right. I'm certainly all right. It's the situation that's all wrong.

Le Docteur est juste trop bien et trop présent pour que l’épisode soit un calvaire à regarder comme on le sous-entend souvent. L’histoire est con con mais ça glisse tout seul. On se fout un peu royalement de ce qu’il se passe mais on ne s’emmerde pas vraiment, au final.

J’attendais surtout durant tout l’épisode la scène de fin, pour deux raisons. D’abord, Peri doit justifier le fait de rester avec ce dangereux Docteur, ce qui d’une façon ou d’une autre devait amener un moment d’adoucissement de ce dernier ou de complicité avec Péri. C’est exactement ce qu’on a eu, avec un sourire attachant de Peri qui est prête à continuer ses aventures.

DOCTOR: And I would suggest, Peri, that you wait a little before criticising my new persona. You may well find it isn't quite as disagreeable as you think.
PERI: Well, I hope so. *she smiles*

Ça fonctionne vachement parce que Peri n’a pas eu trop le temps de s’accommoder à l’ancien Docteur, heureusement. Globalement j’aime beaucoup leur dynamique, qui fonctionne bien mieux qu’avec Five, où ce dernier passait presque pour trop méchant avec elle tant elle était candide.

DOCTOR: You seem to forget, Peri, I'm not only from another culture but another planet. I am, in your terms, an alien. I am therefore bound to different values and customs.

Deuxième raison pour laquelle j’attendais beaucoup la scène de fin, c’est qu’il fallait conclure l’année, et la saison. Mine de rien, on n’y pense pas mais c’est une super idée que d’avoir fait un épisode avec un nouveau Docteur pour donner un aperçu et garder le show frais. Le problème c’est que Six a dû en rebuter plus d’un après le late-Four et Five, tout deux gentils pépères. C’est sans doute une mauvaise décision rétrospectivement, qui a contribué à tuer la série. Mais la logique est louable.

DOCTOR: Whatever else happens, I am the Doctor, whether you like it or not. 

Et on a bien ce moment super où Colin Baker te plante totalement le décor : c’est le Docteur, point barre. C’est un alien. C’est complètement méta (Six parle même de “personnage”) : c’est littéralement Saward qui dit à l’audience, “allez, donnez-lui une chance, il s’adoucira par la suite”. C’est l’équipe qui tente un truc nouveau.

Je pense qu’ils ont eu la mauvaise approche en faisant de Six pas qu'un être assez antipathique, mais surtout anti-Péri au début et orgueilleux, en plus de tout le reste. Christopher Eccleston est franchement dur à appréhender au départ, mais sa relation avec Rose est tout de suite une ancre et il a un vrai trauma avec la Guerre du Temps. Peter Capaldi possède aussi beaucoup de traits de Six et a un choc avec sa compagne, mais tout est présenté sous la forme “suis-je encore le Docteur ?”, à l’interrogative plus qu’à l'injonction de Six. Ce qui ne casse pas l’image pré-existante du Docteur. Six est un fucking énorme “deal with me”.

Pour revenir à The Twin Dilemma et conclure : c’est pas bon hein. L’histoire du jour est beaucoup trop éclatée et échoue sur tous ses plans pour que cela soit une réussite. Des personnages secondaires à tout l’emballage visuel, en passant par les effets de manche scénaristique, presque tout est une catastrophe. Pourtant, Colin Baker est dingue, il y croit à fond, son duo avec Peri fonctionne à fond et le Docteur est vraiment de retour. La définition d’un sauvetage de naufrage : tu enlèves Six et Peri pour mettre Five et Turlough, l'épisode est le pire de la série. Mais ils sont là.

Dommage tout de même que l’équipe ait fourni un script et une production aussi faible, car en présentant un Docteur si original en fin de saison, ils tenaient là une vraie bonne idée.

Note moyenne : 10/20. Pas de quoi être fier, mais même pas le pire incontestable de la saison ni même dans le flop 5 de ce que j’ai vu.