Doctor : "Ah, suppose it collapses whilst we're all in it?"

Odysseus : "Then we shall all look very foolish indeed."

Loool.

J'adore cette histoire.

Cette partie est en plus supérieure à la seconde selon moi car là où cette dernière était peut-être un peu confuse sur certains points du scénario, maintenant que l'on a bien connaissance de tous les personnages, la fluidité est assurée.

L'humour est donc toujours au top. Les personnages attachants de par leur stupidité, les acteurs excellents (quelque chose me dit que l'oracle des Trojans surjoue à mort, mais je ne la vois pas, donc c'est un avantage des lost episodes pour le coup). Ce n'est pas juste de l'humour bateau en plus, il y a un vrai effet de répétition comique présent qui est de présenter toutes les solutions sur un plateau d'argent à nos protagonistes qui sont pourtant de gros menteurs. Les autres sont crédules et ne veulent même pas savoir comment Vicki vient du futur et la vénèrent, au point de remplacer leur oracle précédement en place ! C'est génial, j'adore ce type d'humour. C'est typiquement ce que faisait One avec Néron dans The Romans même si là il y a en plus le fait que nos personnages ne font pas exprès.

Cela me fait vraiment encore plus rager de ne pas avoir su saisir plus tôt la dimension grotesque de The Romans car ce dernier semblait novateur dans la manière d'aborder l'histoire par l'angle de la comédie et je prends mon pied sur The Myth Makers.

Le meurtre du cyclops était assez violent, bien qu'encore une fois teinté d'humour, rendant le tout assez noir.

Le fait d'avoir séparer le Docteur de ses compagnons fonctionne très bien et permet d'avoir les deux aspects de l'histoire. Voir la création du cheval de Troie est géniale, voilà que le Docteur vient encore d'interférer dans l'Histoire sans pouvoir rien n'y changer ! L'idée de subvertir toutes nos attentes sur le peu qu'on connait de l'histoire en jouant avec est géniale.

Vicki est géniale. Sa relation avec Troivus est bonne, dommage que ce personnage tombe de nulle part - il est plusieurs fois mentionné dans la partie précédente mais on ne le voit qu'à partir de celle-ci, ce qui est une petite erreur me faisant dire que l'absence de Vicki du récit de l'épisode 1 à cause de vacances n'était en effet pas l'idéal. Reste que même si elle se rapproche de Troivus c'est avant tout pour se tirer de la prison, elle est assez maligne par rapport à Steven. La remarque "ah ben tes muscles n'ont pas été très efficaces" est top et la remarque de Steven "what chance have i had" que l'on peut lire dans le sens "je ne pouvais pas séduire le garde" était extrêmement sympa aussi, ce genre de choses qu'on n'attend pas à voir dans les classics. Leur duo est vraiment cool, Steven marche même mieux avec Vicki qu'avec le Docteur pour l'instant (Ian et le Docteur avaient une sorte de rivalité mêlée à du respect qui était captivante à l'écran). Ils vont beaucoup me manquer.

Malgré cela, on sent quand même que Vicki aime beaucoup le soldat et franchemment ils ont une bonne alchimie. De plus contrairement à la love-story de Susan par exemple, et de d'autres qui suivront ensuite, leur aventure sert un peu le scénario. Point négatif : ben c'est pompé sur Susan merde. C'est de la merde de faire sortir les compagnes par une love-story, il y a tellement mieux à faire ! Cela dit, comme Susan, on ramène tout de même le tout à son personnage : comme Susan qui voulait se poser et avoir le sentiment de servir une communauté, Vicki, elle, a toujours été fascinée par l'histoire humaine et adore voyager. Se poser dans la civilisation grecque avec un soldat en besoin d'aventures est donc plus que cohérent.

Allez, plus qu'un épisode avec notre chère Vicki et un épisode qui je l'espère permettra vraiment à The Myth Makers de signer une très bonne conclusion à une histoire vraiment très bien écrite.

The Myth Makers se rapproche de sa fin, mais heureusement, c’est toujours aussi bon. Pour les exactes mêmes raisons que les deux premières parties : son écriture génial qui tourne le tout en une gigantesque farce. Mon avis sur cette 3ème partie va donc être court puisque le niveau reste toujours aussi excellent, il n’y a rien à y redire, c’est du grand n’importe quoi jouissif. Le titre de la partie, « Death of a Spy », est d’ailleurs un immense troll à l’encontre du personnage de Cyclope, qui rencontre une mort de merde dans une scène incroyablement gratuite et hors-sujet juste parce que les scénaristes ne savaient plus quoi faire de lui. De même pour le personnage de Cassandre qui y est trollée en permanence, étant la seule à ne pas aligner conneries sur conneries mais dans le même temps la seule qu’on ne prend jamais au sérieux. Le fait qu’elle soit la seule à prophétiser en toutes occasions la vérité ne rend tout cela que plus délicieux encore, tant la rage et la jalousie du personnage la rende « insupportable » (dans le bon sens du terme, son personnage n’est pas raté et n’est pas chiant à suivre, très loin de là). D’ailleurs, ce genre d’écarts un peu gratuit, il y en a pas mal tout au long de l’épisode, mais c’est excusé parce que ce dernier en a pleinement conscience et joue ouvertement avec tout ça. Rarement un script de la série n’aura été aussi fin et en même temps complexe dans sa structure, avec plein de niveaux de lecture. L’épisode nous fait même limite du méta par moment … Et Pâris est toujours autant priceless.

Et niveau scénario, on connait une progression significative. Le Docteur comprend enfin qu’Ulysse n’est pas le héros dépeint dans l’histoire qu’il connait, très loin de là, et réalise qu’il a toujours été destiné à créer le cheval de Troie pour mettre fin à cette guerre. Une pirouette qui reviens assez souvent dans New Who, mais qui s’est avéré très rare dans l’ancienne série jusqu’à présent (la seule exception était dans The Romans, et encore, le Docteur ne le réalise qu’après coup et n’a pas choisi consciemment que les évènements se déroulent de cette façon. Ici, il s’y résigne, face à l’inéluctabilité de son destin et le fait que l’histoire ne doit pas être changé, quand bien même il doit devenir le créateur d’un piège qui causera la mort de milliers de gens. C’est quelque chose d’assez fort quand même). Du coup, après une dernière tentative ratée très drôle d’échapper au destin, il décide de construire le cheval, sur lequel on termine la partie, qui est très bien fait je trouve. De même, on installe une romance assez clichée entre Vicky et Troilus qui nous fait doucement comprendre, après les affirmations comme quoi elle aime beaucoup l’époque, qu’elle pourrait s’y plaire, et le fait que l’épisode la mette particulièrement bien en valeur (son duo avec Steven lors de cette partie est juste excellent) que cette dernière pourrait bien de nous quitter au terme de l’épisode. La seule chose semblant pouvoir empêcher cela serait le massacre ultime de la fin de cette guerre, maintenant imminente de par l’arrivée du cheval dans la ville (et Vicky en a conscience). La 4ème et dernière partie s’annonce d’ailleurs très intéressante de ce point de vue-là : comment vont-ils traiter la fin de cette guerre, qui fut un véritable massacre ? L’épisode s’est jusqu’à présent toujours moqué de ce conflit et des acteurs de ce dernier, mais à toujours cherché à développer un discours anti-guerrier tout au long de son déroulement, qui risque d’avoir du mal à passer dans un contexte de dédramatisation et de parodie. Parviendront-ils à maintenir cette ambiance là tout en réglant ce problème-là ? Changerons t’ils de ton pour la dernière partie afin de rester raccord avec leurs thèmes ? Ou échoueront-ils, peu importe l’option qu’ils prennent (car il y a de très gros risques dans les deux cas) à livrer une conclusion à la hauteur de ce pour l’instant excellent épisode ? Ce serait dommage qu’ils se foirent, mais il faut reconnaître que le challenge est très excitant …