DOCTOR: After a journey of four hundred years and twelve parsecs, I'm allowed a rest of fifty years.

Encore une première partie longue à démarrer, avec Romana qui parcourt des champs pendant 3/4 bonnes minutes sans que rien ne se passe... Elle est un poil potiche globalement dans l'épisode, ce qui est fort dommage.

The Androids of Tara est le début de la seconde partie de saison, et un peu le début de la décadence pour celle-ci et pour Mary Tamm. C'est un peu dommage.  On sent que le sérial joue autour des clichés médiévaux avec le preux chevalier et autres. Mais que Romana se "foule la cheville"... sérieux ? Je comprends que l'intention est de parodier justement la ficelle de la demoiselle en détresse... mais ça donne tout de même une ficelle de demoiselle en détresse. Le début où le Docteur part pêcher est aussi un je-m'en-foutisme rare, et le fait qu'il aide le prince à réparer son androïde "pour de l'or" (au premier degré), c'est tellement anti-Docteur. Et WTF c'était quoi cet "ours" horrible du début du sérial ? Bref ça ne démarre pas sous les meilleurs hospices.

Le sérial reconnaît même sa prise de position flemmarde vis-à-vis de la saison, même si le comportement du Docteur se justifie bien en soi parce que comme il le dit, il mérite bien une petite pause après avoir enchaîné trois missions. Four n'est pas Three et il ne semble clairement pas le genre à faire toujours les mêmes choses et à rester en place pour un job, ce moment de pause est donc bienvenu.

ROMANA: The Guardian did stress the need for urgency, didn't he?
DOCTOR: Shush.

Heureusement l'épisode arrive à démarrer ses idées dans la seconde moitié, avec déjà le fait de trouver immédiatement le fragment de la clé du temps. J'aime beaucoup les variations qu'ils font autour de la quête : sur Ribbos c'était un seul artefact convoité par tous les personnages, sur Calufrax c'était la planète entière, pour l'épisode précédent le fragment était en hyperespace, etc.

Le concept d'androids, ça a déjà été fait cinquante fois, et les androïdes de The Android Invasion était beaucoup plus convaincants, alors que trois ans séparent les deux sérials. Pourtant c'est aussi un peu assumé par l'épisode :

DOCTOR: That's not bad. I have seen better.

Et des androïdes certes, mais des androïdes mis dans un contexte de royauté avec une guerre d'accès au trône, ça peut être plus intéressant. J'aime le fait que le prince Reynart fasse confiance au Docteur et ne le menace pas de mort s'il ne les aide pas, une chose assez rare dans la série.

Du côté de l'opposition au pouvoir, j'aime notamment beaucoup le personnage de la chirurgienne du comte Grendel, et l'idée de croire que Romana est un robot, et ne se rendre compte qu'ensuite qu'elle est humaine. Cette saison est spécialiste du "j'introduis un personnage féminin stylée - oh il s'agissait en fait de la femme que tous les personnages mentionnent comme faisant partie de leur lore", j'ai donc de gros doutes quant à son apparente faible importance dans l'histoire. Mais il y a quelque chose dans le look de l'actrice et dans son écriture qui la rend vraiment moderne, elle me fait penser à Billie Lourd je crois. Bref ça m'intrigue bien.

Un mot sur la réalisation : The Stones of Blood est le seul épisode de la saison sur Terre, mais ici on n'est pas vraiment dépaysé. Même si la quête de la clé du Temps amène quasiment toujours sur d'autres planètes, le fait de réécrire un conte médiéval avec des androïdes et dans un esprit "hybride passé-futuriste", c'est une bonne idée d'ambiance. Les costumes sont beaux - celui de Romana en particulier, l'actrice l'ayant redesigné elle-même. L'effet des fleurets électriques, je trouve ça fun. Il y a quelques faux pas dans la réalisation (mdr les barreaux qui retiennent Romana qui sont tellement larges qu'on pourrait en caser deux Romanas), mais dans l'ensemble le cadre pittoresque est charmant.

C'est globalement fun et sans trop de tracas, avec un lore pas mal, une rivalité politique claire et une ambiance hybride intéressante. Trop mou cela dit et déjà trop de facilités avec le personnage de Romana, ce qui empêche cette première partie de décoller.

DOCTOR: Do you mind not standing on my chest? My hat's on fire.