Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Nightmare of Eden continue de surprendre et propose une histoire assez politique qui semble plus appartenir à l’ère précédente qu’à celle-ci. C’est vraiment cool car on dirait un mix de toute l’ère Baker, qui est teintée de trois périodes nettes pour le moment : le tandem showrunner Robert Holmes/producteur Philipp Hinchcliffe et leur série horrifique des saisons 12 à 14 (et un peu première moitié de saison 15), puis le showrunner Anthony Read et ses scripts politiques légers de la saison 15/16 et maintenant Douglas Adams et ses scripts humoristiques SF qui accomplit vraiment la volonté de la chaîne et du prod Graham Williams (qui supervise les saisons 15/16/17).
On a donc ici des sujets assez lourds qui sont abordés : une critique de la bureaucratie avec les figures d’autorité injustes des hommes de douanes de la planète qui suspectent le Docteur et Romana et veulent juste tirer sur tout le monde et obtenir leur prime, tout en étant assez incompétents. Les remarques cyniques sur le fait que les victimes "ne sont que de classe économique" ou sur la recherche de la promotion plutôt que de la vérité, sont en toile de fond et pas le truc le plus subtil ou développé du monde, mais ça contribue à renforcer la crédibilité de l'univers.
On a également le sujet de la drogue avec cette substance Vraxoin, clairement une image de l’héroïne. Et avec, la question de la “souffrance animale” avec le meurtre ou non de toute l’espèce des Mandrels. Il y a un très bon twist dans l'épisode : les créatures Mandrels sont elles-mêmes la fameuse nouvelle source de Vrax et sont donc une drogue précieuse. Probablement pour cela d'ailleurs, et non pour la prétendue sauvegarde d'une espèce menacée, que le scientifique Tryst voulait les garder... Un double-twist (sur la vraie nature des créatures, et sur la culpabilité apparente du zoologiste) qui fonctionne très bien et que je n’ai pas du tout vu venir, puisque comme je l’ai dit dans la partie 2, je pensais plus au troisième membre de l’équipage abandonné sur la planète Eden... et qui était bien vivant, j’avais raison sur ce point assez évident. Mais il était en fait un détective sous-couverture ! Probablement abandonné sur la planète par le coupable Tryst. Dont on révèle clairement qu'il est de mèche avec l'autre pilote de la navette, ce qui est révélé de façon un peu bizarre, mais bon, ce n'est pas pire que The Robots of Death.
Bref le scénario semble avoir enfin révélé toute sa manche, ce qui est un poil inquiétant pour la dernière partie qui risque d'être dans de la pure résolution, mais tout de même jusque là ça aura été une course follement divertissante ! Cette troisième partie est un tout petit peu plus molle que les deux premières car il y a un ou deux passages avec des péripéties un peu lentes ou pas très bien réalisées : le Doc qui se fait attaquer par une plante carnivore, ça n'apporte rien à l'intrigue (même s'il y a quand même un bon gag encore grâce à la superbe prestance de Tom Baker : il doit mordre la racine de la plante pour se libérer, et dit à la fin :
Et le bidouillage de fils électriques de l'épisode, même si ça permet au Doc de tuer un Mandrel et de découvrir la vérité sur la drogue, ça reste des séquences bidouillades. Cela dit le "techno-blabla" de l'épisode est toujours relativement toujours logique et il y a des efforts faits pour la cohérence de l'ensemble, notamment : pourquoi la drogue n'apparaissait pas au scanner (parce que ce sont des êtres vivants qui en sont composés), ou bien pourquoi le scientifique abandonné ne fait surface que maintenant (parce que l'accident des deux vaisseau a rendu instable le champ de force). C'est assez soigné.
Les créatures Mandrels sont réputées pour être un des pires ennemis des classics. Ils ne sont pas si horribles, mais effectivement clairement pas ouf. Ce sont des gens en costume, clairement ça se voit surtout les jambes... Mais ils restent malgré tout plutôt imposant et leur visage est assez creepy Le problème c'est qu'une fois sortis de la jungle, dans le vaisseau très artificiel et clair, la cheapness de leurs écailles en plastiques et leurs pattes d'eph ressort plus ; les pires aspects de leurs designs font un peu tâche, mais globalement ils font le taff et ne sont pas le principal attrait de l’épisode. Ils sont même un peu volontairement tournés en ridicule, comme lorsque le Docteur évite une de leurs attaques en se baissant au bon moment. L’humour fonctionne malgré tout, sans dénaturer les enjeux.
Il y a quand même cette bonne scène méta où les passagers se font attaqués en panique et où le commandant de bord, drogué, regarde juste la scène sur son écran, amusé par ce qu'il voit. Comme nous. C'est d'ailleurs là qu'il dit :
La critique de la bureaucratie et de la drogue (le commandant de bord est ensuite montré agressif avec Romana et déjà accroc) ne sont pas des éléments en soi super subtils mais ils contribuent tous à créer un épisode très généreux dans ses idées.
Comme souvent avec les meilleurs serials, on les repère à leurs cliffhangers toujours plus originaux que la normale. Ici, point de Romana en détresse ou autre, mais un truc ingénieux basé sur la séparation des vaisseaux, et du suspens disons plus "moderne" sur la situation.
Bref, j’aime beaucoup Nightmare of Eden, avec cette troisième partie décisive qui aurait pu s’enliser. Au contraire, c'est un peu moins drôle mais toujours rempli d'idées dans le scénar, avec en prime un rythme encore au rendez-vous : je me suis fait plusieurs fois la réflexion durant cet épisode qu’on dirait presque un épisode de dernière partie vu les péripéties assez riches en action.