Et si finalement : tous les beaux récits autour des Seigneurs du Temps n'étaient que des mythes, des légendes de politiciens pour masquer une vérité honteuse ? Et si tout n'était qu'une fable ?
The Timeless Children be like :
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Avis favorable | Déposé le 05 mars 2020 à 18:38 |
Une fin de blockbuster un peu débile et amusante, où le Maitre tape le Docteur avec une écharpe (parce que pourquoi pas ?). Les scénaristes balancent du LOR à foison, donc forcément, c'est agréable. Le tout pour se conclure sur une scène stupide (cité par Galax ci-dessous) du Maitre qui se barre dans un Tardis-horloge. Hé ben... Très juste l'avis de Galax ci-dessous : effectivement , les Time-Lord tombent vraiment de leur pied d'estale. Il y a effectivement un vent post guerre du Vietnam et surtout post Watergate qui souffle sur cet épisode. Les politiciens sont corroumpus (et le Docteur de le constater). 1976 est aussi en Angleterre la fin du second mandat d'Harold Wilson, premier ministre travailliste, qui annonce en réalité le début de l'ère Tatcher trois ans plus tard. Wilson était le premier premier ministre de gauche en Angletterre depuis la fin de la seconde guerre mondiale et son échec au pouvoir (grève des mineurs et crise de la morue notamment) se font également sentir dans cet épisode. Chouette trilogie d'épisode. |
Avis favorable | Déposé le 05 avril 2014 à 19:26 |
L'assassin mortel, de la mort qui tue, partie 4... toujours aussi ridicule, toujours aussi osé, et toujours aussi important. Cette dernière partie, encore plus que les autres, inscrit définitivement The Deadly Assassin dans les épisodes cultes et majeurs de la série. Là où la troisième partie était à mon sens, un ovni nécessaire au sérial mais, il faut l'avouer, pas forcément très riche en lore, on a ici un épisode qui rattrape tout le retard, tant il est dense et apporte à la mythologie Whovienne. **Les 12 régénérations quoi ! Rassilon est pour la première fois de l'histoire mentionné, et tout un mythe est créé autour de lui. C'est assez dingue. L'énergie régénératrice à base "d'artron", c'est aussi de cet épisode (avec le Docteur qui en a un niveau “anormalement haut”). La matrice, l’œil de l'Harmonie, l'Académie... Tant d'idées superbes et fondatrices ! Parfois souffrant d'une exécution, pâteuse disons ? Mais c'est une chose qu'il faut accepter en regardant cette série vieille de 50 ans. De plus, après cette partie 3 sublime, retourner dans des décors émeraudes vieillots ne me gêne pas vraiment vu ce qu'on gagne en lore derrière. C'est un véritable séisme mythologique qui a changé la série a tout jamais et dont l'influence se fait encore sentir aujourd'hui : cet épisode a totalement forgé la façon dont tous les suivants considèreront Gallifrey et les origines du Seigneur du Temps.
The Deadly Assassin est en gros le deuxième épisode à se passer sur Gallifrey, mais le premier à y être entièrement consacré. Et la partie 4 continue la désillusion. Après des complots, des systèmes de sécurité obsolètes, une planète gouvernée uniquement par des vieux, un président qui choisit son successeur parmi des groupes privilégiés... voici le temps de l’obsolescence scientifique, les manipulations politiques et les falsifications. On retrouve tout ce qui fait le sel de The Deadly Assassin (des premières parties surtout). Un mot sur le fait que la planète est gouvernée par des vieux. Ils ne sont pas que vieux, ils sont vieux, masculins (et blancs). Sans déconner, j'ai été limite choqué d'entendre une voix féminine raconter les histoires de Rassilon. La série en 1976 n’est pas à son meilleur en termes de représentation de genre ni de diversité. Mais je pense sincèrement que ce n’est pas un hasard que cet épisode en soit totalement dépourvu. C’est sans doute même le seul de la série toute entière sans aucune femme, notamment. Or, Robert Holmes et la production n’est pas subitement devenu sexiste du jour au lendemain. Ils le sont peut-être sans doute vu les moeurs de l’époque, mais quand on voit l’épisode qui précède, qui avait une alienne superbe qui défiait les lois et la vision du genre, je pense sincèrement que cette uniformité nauséabonde de Gallifrey est bel et bien voulu. Sans doute même pour justifier l’appellation “Time Lord”, uniquement masculine, et en quoi elle est rétrograde également. Peut-être suis-je naïf, mais je pense que c’est un effet volontaire, pour justement accompagner la critique (faite dans l’épisode par le Docteur) du caractère rétrograde de la société. Et vu comme ça, c’est plutôt cool.
Il y a, de plus, énormément de second degré et d'auto-dérision dans le fait que Borusa, clairement un personnage sérieux et cardinal (il ne jure qu'en les mathématiques, d'après le Docteur), estime que l'histoire que l'on vient de voir n'est “pas acceptable”. Trop absurde. Trop honteuse. Et si finalement : tous les beaux récits autour des Seigneurs du Temps n'étaient que des mythes, des légendes de politiciens pour masquer une vérité honteuse ? Et si tout n'était qu'une fable ?
C'est l'anarchie et le revers de la médaille. Les Seigneurs du Temps sont ici montrés comme formant une société qui fut novatrice mais qui est restée figée dans son temps, progressivement rattrapée par les travers de la société (à nouveau, l’omniprésence de vieux hommes va en ce sens). Cela est bien sûr fortemment lié au contexte britannique de l'époque, d'ailleurs en cela les Seigneurs du Temps font bien plus humains que les fans ne s'imaginaient. Les critiques et remarques du Docteur sont d'autant plus excellentes. J'adore notamment le fait que le Cardinal Borusa veuille à tout prix dissimuler la vérité, faire du traître politicien Goth un héros et anonymiser le rôle du Docteur. Une idée tout bonnement géniale, qui en plus répond à une contrainte physique des moyens de la production : jamais, avec le budget de l'époque, nous n'aurions pu avoir un Gallifrey à la hauteur de nos attentes. Face à cette impossibilité de concrétiser l'histoire que tous les fans se sont imaginés sur l'origine du Docteur, pourquoi ne pas carrément aller jusqu’au bout ? Faire l’histoire malgré tout, mais la mettre en scène de façon déceptive (sauf dans la partie 3 sublime visuellement car non tournée en studio — mais justement, elle n’était pas vraiment réelle !). Dès lors qu'on ne peut que décevoir : pourquoi ne pas en faire un propos même de l'histoire ? Coup de génie monsieur Holmes. Coup de génie !
Et il faut souligner que rien n'entre en contradiction avec ce qui précédait. Notamment le fait que les Seigneurs du Temps plus "surpuissants" vus précédemment (Genesis of the Daleks par exemple) sont sans doute extraits de la CIA mentionnée dans l'épisode, puisqu’elle, est réputée comme très compétente. C'est du retcon malin, en somme (et pas vraiment un retcon en soi). De plus, l'épisode est hypra intelligent en ce sens que malgré la dépiction arriérée des Seigneurs du Temps, et la critique ouverte de leurs légendes comme des fables déformées pour impressionner, l'épisode peut tout de même totalement s'apprécier au premier degré et reproduit finalement exactement le même schéma qu'il critique ! En effet, il instaure clairement dans la tête des spectateurs, la légende de Rassilon, présenté comme le génie fondateur de la société des Seigneurs du Temps. Probablement l'élément de lore le plus important de cette ultime partie, puisque la série reprendra abondamment l’image de Rassilon. C’est une autre couche de complexité à l’épisode que j’adore : son hypocrisie presque assumée sur la nécessité de créer des légendes et des héros pour le public ! Charge aux prochains épisodes de renverser ce nouveau mythe. Pour parler un peu de choses "concrètes" dans cette ultime partie et pas seulement du fond général du propos de Robert Holmes : j'aime beaucoup justement tout ce qui est fait autour de Rassilon, de son héritage et des artefacts qu'il a laissés (l'écharpe et la clé ouvrant l'oeil de l'harmonie). Ce sont des éléments un peu "quêtes de jeux vidéo" qui fonctionnent très bien comme vecteur de danger et d'enjeux pour une dernière partie. J'aime également beaucoup Tom Baker qui est comme toujours le Docteur à fond en levant à peine le petit doigt. Et il ne fait pas que lever le petit doigt. C'est dingue ce qu'il est fait pour le rôle.
J'aime particulièrement le fait que ce sérial repositionne le Docteur non pas comme le pitre qu'on annonçait un peu depuis le début de son run, mais surtout comme quelqu'un qui sait ce qu'il fait, qui agit et surtout qui agit pour le bien. La remarque finale de Borusa - son ancien professeur à l'Académie visiblement - résume finalement très bien Four et en quoi sa vision se défend. C'est Borusa qui ne comprend pas ce que le Docteur accomplit en voyageant toujours décomplexé.
Bon, le retour du Maître est un peu pâle car dans une histoire en 4 parties, on ne le voit finalement pas beaucoup. Pourtant, son plan reste plutôt bien exécuté et cohérent avec son personnage. Son costume Skeletor a été très critiqué mais je trouve qu'il apporte une dimension horrifique à nouveau bienvenue. Il illustre bien son désespoir face à la fin de sa 13ème vie et donne du poids à cette limite instaurée, justement, en la canonisant immédiatement. De même, les personnages secondaires sont assez intéressants, surtout Borusa et Sprandell, qui ne sont pas stéréotypés et qui apportent une touche absurde appréciable. Borusa notamment a beau être assez rigide et hypocrite, il reste plus intelligent que ne l'était Goth par exemple, et sa remarque ironique finale où il "attribue une note de 9/10" au Docteur, c'est à nouveau assez méta et cela m'a fait sourire. Ça fait toujours du bien d'avoir des personnages qui considèrent le Docteur sans l'aduler. Il est vrai que l'ensemble reste assez stéréotypé, mais cette absurdité est tout à fait assumée et franchement délicieuse. "Mwahahahah" du Maître et "Je vous laisse vivre pour que vous puissiez assister à ma victoire" s'enchaînent - notons que ces deux éléments seront parodiés dans The Curse of the Fatal Death notamment. Mention spéciale aux derniers dialogues : Sprandell et Engin surprennent le Maître, ennemi décomposé qui vient juste de tenter de détruire le Monde, vivant, en train de s'enfuir. Et ça donne ça :
Rarement vu un foutage de gueule aussi maîtrisé ! Car à nouveau, c'est tout con mais le fait que "le Maître survit toujours à tout, tais-toi et ne pose pas de question", ça vient un peu d'ici... Le vrai dialogue, qui lance au passage la querelle éternelle du Maître et du Docteur à travers l'univers :
En bref, The Deadly Assassin est une histoire tout bonnement unique, majeure. Justifiant son aspect parfois bout de ficelle de façon sublime par un scénario qui renouvelle complètement la mythologie des Seigneurs du Temps et donc de la série, en re-mystifiant le Docteur comme un personnage supérieur à sa société qui chute de très haut dans notre estime. Ce dernier épisode notamment est sacrément riche, dense et comme tout le reste du sérial : formidablement bien écrit. Un des meilleurs de l'ère Four et un des meilleurs de la série. Et sans aucun doute un incontournable pour tout fan. Note globale : 15.75/20 |
Du thriller politique sur Gallifrey, c’est super cool. Holmes a en plus une approche très radicale du lore. Mais très franchement ça n’a pas marché sur moi. Il m’a manqué quelque chose. Et j’en suis désolé.
10/20