Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Une seconde partie qui démarrait bien moins bien que la première à cause d'un premier acte assez in-ter-mi-nable, comme il est très rare durant cette période de la série d'après moi. Si l'échappée du Docteur est assez rigolote, le fait qu'il trouve par hasard le passage secret vers le lieu du culte où Sarah Jane se fait executée est un non-sens incroyable, et plus globalement ils mettent des plombes à sortir de cette foutue caverne, plus d'un tiers de l'épisode.
Maintenant, le reste est vraiment tellement bon, sans ce premier acte trop facile j'aurais pu mettre une bien meilleure note que la première partie ! Premièrement, les décors sont toujours magnifiques, fun fact : ils ont tourné en Angleterre dans une ville inspirée par l'art italien, et c'est la ville utilisée pour le tournage de la série le Prisonnier ! Toute la "forme" de l'épisode est un succès : la réalisation est super soignée, le réal est Douglas Camfield qui a aussi réalisé Terror of the Zygons et The Seeds of Doom en saison 13, deux superbes épisodes également, ce type a du talent. Même les musiques sont meilleures qu'à leur habitude, accompagnant avec succès l'ambiance selon que les personnages soient en plein milieu d'un rituel ou en train de courir pour leur vie...
Le scénario est aussi vraiment plutôt captivant, en grande partie grâce à l'originalité de son contexte. Il y a de vrais efforts et de vraies idées que tous les classics ne pensent pas à faire, par exemple, expliquer "pourquoi notre menace alienne du jour choisit-elle le lieu et l'époque actuelle sur Terre" ? C'est très logique : l'Italie du XVème, comme le souligne le Docteur, c'est l'endroit et l'instant dans l'histoire que la Mandragora a choisi car c'est un point de bascule dans l'humanité entre le Moyen-Âge et la Renaissance. C'est ici qu'un maximum de chercheurs se réunissent de façon décisive pour que les humains commencent à délaisser les cultes et se tourner vers la science. Au final c'est donc plutôt une très bonne idée, le plan de l'Helix, et il est assez effrayant de se dire que le futur de l'humanité pourrait ne reposer que là-dessus. On n'a aucun de mal à saisir la criticité de la situation.
J'aime aussi beaucoup le concept d'une secte qui traîne depuis le IIIème siècle et qui pourrait suffire, si l'Helix de Mandragora les influence, à contrôler le monde et imposer ses idées superstitieuses. On peut en fait interpréter cette Helix comme étant la représentation/métaphore de l'ignorance scientifique totale qui entraîne les Hommes à suivre aveuglément une force supérieure. D'ailleurs, on se rapproche des quelques interprétations que l'on pouvait faire dans Planet of Evil, on sent donc à nouveau la patte du scénariste qui semble aimer explorer les limites de la connaissance humaine face à l'inconnu.
Avec tout ceci, le contexte politique prend immédiatement du sens et il est logique d'y consacrer du temps. Politiquement c'est plutôt intéressant, notamment l'oncle Frederico qui ne pense qu'au pouvoir et ne croit pas vraiment non plus aux balivernes des horoscopes de son augure, Hieronymous. Ce dernier est un oracle assez attachant et un plutôt bon méchant car persuadé d'avoir tout de même des pouvoirs de divination - alors que c'est lui qui cause les morts qu'il prédit, comme lorsqu’il a empoisonné le précédent duc ! J'aime bien leurs échanges en tout cas : avec peu de scènes, cet épisode développe un bon lore et un contexte politique mille fois plus intéressant que des épisodes comme Revenge of the Cybermen par exemple (Voga, quel fiasco en y repensant !).
Le fait qu'Hieronymous se cache également derrière la mystérieuse secte est un rebondissement en soi pas trépident mais il donne du sens à cet élément de l'intrigue qui aurait pu trop complexifier le tout. Un défaut dans l'exécution cela dit : l'acteur n'est pas incroyable, et surtout la manifestation de l'Helix - une voix grave et monotone - dure pendant des plombes pour dire 2 phrases car, pour faire "imposant" le doubleur espace ses mots... à éviter sérieux, c'est vraiment relou quand la série classique fait ça, on s'endort devant les phrases du méchant !
J'aime également beaucoup le personnage du duc Giuliano, et son "compagnon" Marco, il y a d'ailleurs grosse suggestion d'une relation homosexuelle dans la série classique ce qui se compte sur les doigts d'une main. C'est assez cool à voir/imaginer.
Bref une bonne suite qui, bien qu'avec quelques maladresses et longueurs au début qui l'empêchent de décoller, est toujours agréable pour nos yeux et nos oreilles, et exploite surtout à merveille son contexte historique.
Dire que cet épisode, très plaisant à regarder, absolument pas monotone et ayant de vraies trouvailles dans le scénario, est probablement un des moins bons de toute la saison, cela démontre quand même qu'on se situe clairement dans une période d'or pour le show !