Un serial charmant, quasiment un historical puisque l'entité maléfique est finalement assez secondaire face aux enjeux de pouvoir qui motivent le récit. Le cadre apporte beaucoup à une histoire relativement classique (je me serais bien passé du triple enlèvement de Sarah Jane), tout comme la galerie de personnages développés plutôt mémorable. Clairement une aventure plus anecdotique, mais qui ne manque pas de charme et permet de reprendre en douceur après un Seeds of Doom particulièrement éprouvant pour le Docteur et Sarah Jane.

De la conspiration sur fond de Renaissance, c’est forcément au moins un peu intéressant, mais là l’histoire donne vraiment l’impression de n’être que du Tom Baker show mais avec de jolis décors. Et c’est du coup plus oubliable qu’autre chose.

12/20

GIULIANO: There's so much we could learn from you.
DOCTOR: It'll all come in time. Keep an open mind. That's the secret.

The Masque of Mandragora s'achève à peu de choses près comme il a commencé, sur une bonne note. Le scénario a dévoilé la plupart de ses cartes à ce stade, même si on voit tout de même que cette dernière partie s'est réservée pas mal de moments importants, dont le fameux "masque" (bal) qui intervient dans cet épisode (le titre étant d'ailleurs à double-sens, malin).

Il faut noter que cette fois Sarah est plutôt cool dans toutes ses scènes et particulièrement celle du bal. Ce sera l'un des derniers moments de légèreté entre Four et sa compagne et il faut savoir en profiter.

SARAH: You mean there's more to come?
DOCTOR: Yes, tomorrow night, when Mandragora swallows the Moon.
SARAH: Listen, I came here with you, remember? You don't have to use that fifteenth century doubletalk with me. I speaka da pretty good Inglish.

Le scénario se révèle toujours aussi intéressant concernant l'Helix ("Mandragora shall swallow the moon!" qui fait echo à une éclipse) mais la résolution est relativement minable : le coup de l'énergie qui se retourne contre l'Helix est assez incompréhensible, et le simple "et voilà le tour est joué !" de la part du Docteur ne suffit pas à impressionner. Enfin, il ne faut juste pas chercher trop loin là-dessus, entre la cérémonie, Hieronymous qui se la joue Palpatine avec les éclairs ou le fameux bal, cette histoire a surtout vocation à amuser dans des costumes d'époque, ce qu'elle réussit tout à fait.

J'aime enfin toujours autant les références à la Renaissance, le lien que le contexte a avec la menace du jour et les nombreuses blagues du Docteur à ce sujet. C'est ce qui rend ce sérial globalement assez commun bien moins banal que d'autres épisodes historiques conventionnels, puisque cela ajoute du second degré mais aussi un propos intéressant à toute l'intrigue. Le fait que le Docteur, dans l'urgence et les enjeux pour stopper Mandragora, prenne le temps de conseiller au Duc de tenir son bal et choisit son costume en faisant le pitre, c'est assez cool et totalement dans l'esprit de Four.

DOCTOR, as he takes the telescope: Pity, another fifty years we could have used Galileo's.

SARAH: But what if you've guessed wrong?
DOCTOR: When did I ever guess wrong about anything?
SARAH: (sotto) Lots of times.

(The Doctor puts on a mask of a lion)
DOCTOR: Graaaah!
SARAH: Oh, stop being so silly. (...) You know, the worse the situation, the worse your jokes get.

The Masque of Mandragora est donc une petite douceur joliment emballée dans une ambiance agréable, au scénario comportant quelques idées brillantes et une atmosphère tirant partie à 100% du contexte et des personnages. La construction peut-être un peu trop classique empêchera cette histoire d'être retenue comme très mémorable, mais j'en adore pourtant le fun et le propos.

C'est juste dingue de se dire que c'est une des histoires dans la moitié inférieure de la saison en qualité, alors qu'au milieu d'une ère plus banale, cet épisode serait un point fort, ce qui en dit long sur la qualité de la saison !

Note globale : 14.25/20