Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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Avis sur l'épisode 1.20
Avis favorable | Déposé le 07 décembre 2014 à 22:30 |
Snif… je suis juste si triste de quitter ce serial. Les décors vont me manquer, les musiques vont me manquer, les personnages vont me manquer. Les costumes dans cette partie sont d’ailleurs époustouflants, grâce au travail toujours irréprochable en ce début de série de la costumière Dare. C’est sans hésiter l’histoire à choisir parmi tous les épisodes perdus que je préférerais retrouver. C’est, heureusement, aussi celle qui a été la plus photographiée de toutes, normal vu le boulot de reconstitution d'époque... C’est un épisode qui synthétise tout ce qu’il y a de super dans le serial. Le début où le Docteur et le Khan jouent au backgammon est assurément drôle. Cela continue à instruire sur l’époque (on mentionne au passage Genghis Khan), mais l’épisode bascule parfois dans le second degré, ce qui rend l’intrigue surprenante, comme quand le Docteur perd son ultime duel, ce qui anéantit sa stratégie. On a aussi un aperçu de l’Impératrice Chabi, femme du Khan, dans un pastiche grotesque (et white-washé…) alors que la figure historique est fascinante. Rien que le fait de miser le TARDIS à un jeu de bluff, après que Marco ait passé tant d’efforts et traversé tant d’aventures pour la lui donner, tout ça pour ne pas être pris au sérieux, c’est un décalage complet avec la gravité des enjeux des précédentes parties. Mais c’est tout le propos : le jeu, l’amusant, le voyage et le dépaysement, plus que la destination. On a tout de même de la peine pour Marco quand il comprend que son offre pour le Khan ne tiendra plus à cause du Docteur qui sympathise avec lui par intérêt… c’est que même si Marco aussi, pensait à ses intérêts, il restait toujours attachant et sincère, contrairement à la team TARDIS. Le mélange de tons est réussi, et quand le Khan confronte Marco sur ses véritables intentions, les enjeux montent d’un cran. Tegana tente un ultime move mais même si le Khan a écouté ses propos sur Marco, il se méfie tout autant de Tegana pour avoir réussi à être aussi convaincant. C’est un autre exemple de tournure sympa et d’un script qui respecte l’intelligence de ses personnages, et du spectateur, le Khan n'étant pas qu'un vieux sénile qui se laisse influencer par quiconque. La confrontation finale avec Tegana est assez épique… enfin, c’est ce que j’imagine. Evidemment, le combat rend très mal en mode PowerPoint. Ce n’est pas la faute de l’épisode, bien entendu. J’aurais presque eu envie d’avoir une partie supplémentaire à l’épisode. Il y avait notamment quelque chose à faire en plus avec Ping-Cho et Ling Tau (dont elle semble s’enticher un peu ?). La facilité du mari de Ping-Cho empoisonné est un peu grosse, même si le serial nous a assez habitué à montrer des moments “tranches de vie courante” pour que la nouvelle ne nous paraisse pas si choquante.
Et puis franchement, je suis heureux pour elle et c’est vraiment ce qui compte. Idem, ses adieux avec Susan sont faits dans le feu de l'action, mais ils m'ont quand même touché. En fait, le happy-end ambiant pour Marco, Ping-Cho ou le Doc et ses compagnons était nécessaire et vraiment jubilatoire après près de trois heures à galérer entre l'Himalaya et Pékin, à affronter le désert, des grottes secrètes, des assassins, et les fourberies de Tegana. En ce sens, c’est une fin d’épisode réussie et assez jouissive, libératrice pour les personnages mais aussi empreinte d’une certaine mélancolie. Oui je finis par me répéter, mais j’ai vraiment aimé faire ce bout de chemin avec Marco Polo et je suis très triste de les quitter, mais il vaut mieux s’arrêter maintenant tant que le voyage était beau et a su nous ouvrir les esprits. Il y a un ultime point que je trouve génial avec ce serial dans son entièreté, que je ne peux attribuer à aucune partie en particulier donc j'en parle ici en guise de bilan : Il faut savoir que les récits de Marco Polo (le vrai) sont connus pour être une fable légendaire plus qu'une autobiographie ou un simple journal. L'histoire qu'il raconte mélange :
Et pourquoi je parle de tout ça : car il est intéressant de noter que ce serial de Doctor Who imite ainsi notre Histoire en tout point, en partageant toutes les caractéristiques du journal de Marco. En effet, "Marco Polo" de Doctor Who, c'est à la fois :
Ainsi, l’épisode ne le souligne pas explicitement, mais il s’agit pourtant de parallèles incroyables qui font que ce personnage et cette période historique étaient les meilleurs candidats pour y consacrer une partie du périple de Doctor Who, le premier voyage culturel de la série. Voir ce serial c'est voir une double reconstitution : historique bien sûr, mais aussi évidemment, reconstitution d'un épisode perdu. On voit donc en quelques sortes la tentative de reconstruire un épisode de télé, qui tente elle-même d'adapter une narration perdue. C'est une vraie plongée dans l'imaginaire d'un passé qu'on n'a jamais connu. La citation finale de Marco qui conclut l’épisode est, en ce sens, une très belle morale de fin, qui invite à la fois à méditer sur tout ce qu’on a vu et à se projeter sur la suite des aventures, que ce soit historiquement (en allant se plonger dans ce qu'on sait de l'histoire réelle) ou pour le futur de la série :
Un grand épisode ! Note moyenne : 15.57/20 |
Il n’en reste que quelques fragments d’images perdues et figées et pourtant c’est toujours plein de vie. Lucarotti raconte ici la douleur de l’exil et le partage, et Marco Polo est donc avant tout un puissant récit d’émancipation. Mais pour le comprendre c’est aussi tout un voyage qu’il faut vivre. (17)