Un petit faux-pas de l'épisode, n'avoir mis qu'un personnage dans l'intrigue la plus intéressante et les trois autres dans une intrigue qui stagne.

En effet, les premières visites à Paris de la série n'ont rien pour plaire. Le rapide diaporama de Paris en ouverture d’épisode est assez stylé (je me sens nostalgique de voir de si vieilles images de notre capitale), et la première scène avec un procès express injuste et un aperçu des cellules de la Conciergerie, promettaient un passage réussi.

Malheureusement, tout ce que l'histoire nous offre, ce sont des cellules grises et humides. Ian obtient une prophétie de son compagnon de cellule, avant que ce dernier ne meurt de la manière la plus rapide et mal faite possible pour quelqu'un qui meurt allongé (avec la tête qui tombe et la bouche ouverte, tout ça).

Parallèlement, Barbara et Susan subissent des aventures de ouf : elles veulent creuser un tunnel pour s'échapper de la prison, mais entendent des rats, donc cela les dissuade et elles n'ont plus qu'à prier. Dommage car Barbara commençait à prendre les choses en main, et j’aime aussi le fait qu’elle et Susan ressassent certains de leurs exploits dans les précédentes aventures :

BARBARA: It hasn't always been luck, you know. We made our own opportunities

Mais malgré ça, le scénario n'a en fait pas évolué pour ces trois-là. Il s'achevait l'épisode précédent sur "on va vous guillotiner !" et s'achève cet épisode sur "on va vous guillotiner maintenant !", ce qui laisse un goût de meublage à toute cette intrigue prison.

Heureusement qu'en parallèle, on a le Docteur qui se remet en chemin vers Paris pour retrouver ses compagnons d'aventure.

Déjà, on sent qu’ils se sont fait plaisir avec l'autorisation récente de la BBC pour tourner en décors extérieurs, car on a plein de plans où William Hartnell (en réalité, une doublure) marche tranquillement dans les chemins boisés de la banlieue de l’époque.

Il rencontre un riche noble qui fait travailler ses paysans d'arrache-pied car ceux-ci n'ont pas payé leurs taxes. Après un petit échange où le Docteur rappelle ce qu’il pense de ces conditions de travail inhumaines, il est ensuite forcé à travailler dans une séquence assez cocasse, portée par le très bon jeu de William Hartnell, totalement outré. Puis, la ruse de One entre en jeu. En faisant alors croire que lui et les paysans creusent pour un trésor, le Docteur parvient à motiver le riche à creuser lui-même de ses mains, ce qui leur permet de s'échapper.

La morale de l'histoire, c’est bien sûr que la cupidité du riche et son appât du gain lui feront creuser sa propre tombe, notamment lorsque les travailleurs s’unissent pour s’en défaire. Dans un épisode centré sur la Révolution Française, ce n’est pas rien

Ce subplot, qui m'avait d'abord apparu comme futile voire du total remplissage, se révèle illustrer parfaitement toutes les valeurs du contexte de l’époque et prend finalement des allures de fable. Certes un peu glauque, la fable, notamment avec l'image du Docteur qui assomme un homme avec une pioche. C’est fait en hors-champ, mais on oublie parfois que le Docteur était, aux débuts de la série, très violent lorsque c’était nécessaire.

Un vrai bon moment de cet épisode, qui rend ce dernier assez appréciable pour ma part, même si ça piétine ailleurs.